Jour 8 (29 mai 2015): Bannes - Dijon (80 km)

Il y a des journées, comme ça. Hier c'était plutôt cool, et aujourd'hui c'était un peu l'enfer.

D'abord, hier soir, j'ai très bien mangé. Je suis allé me coucher de bonne heure, mais mon voisin aimait visiblement les émissions télé très connes... et le bruit. Je comprenais tout ce qui se disait, et ça ne me réconciliait pas avec la télé. Et ce malotru tenait à écouter ses conneries bien fort, je dirais presque évidemment. Avez-vous déjà remarqué aussi que connerie rime avec bruit, et intelligence avec silence? J'aurais bien éclairé mon voisin sur les beautés de la rime, mais malheureusement, la résonance empêchait de déterminer avec certitude le coupable. Je ne voulais pas risquer de réveiller un innocent, et puis je me disais qu'il allait quand même s'arrêter un jour. À une heure du matin, excédé, je me suis fabriqué des boules quiès avec du papier toilette mouillé.

Cela a très bien fonctionné et je n'ai pas entendu mon réveil ce matin. Je suis donc parti (en maudissant la télé et les cons) peu avant 11h, au lieu de 8h d'habitude! C'était fâcheux, car mon étape était longue, surtout en raison du vent et du relief... et de l'ennui: regardez la route de Langres à Dijon, ce sont 60-70 km en ligne quasi droite, sur une départementale aux allures de nationale.

Et attention, droit ne veut pas dire plat, loin de là! Et en plus, j'avais le vent de face, de sorte que même dans les descentes, il fallait pédaler ferme.

Je suis crevé. Aussi, comme l'étape suivante est à peu près aussi longue (Chalon-sur-Saône) et commence par une section (de "seulement" 35 km) sur la même départementale (que je ne peux plus voir en peinture), j'ai décidé de rester une nuit de plus ici, à Dijon, et de ne repartir que dimanche.

Ce sera mon étape-repos, et l'occasion de visiter la capitale de ce Duché de Bourgogne auquel a appartenu une grande partie de la future Belgique. Et l'occasion aussi de manger un machin à la moutarde.

Ah oui, tiens: depuis Bruxelles, j'ai fait 657 km.